EDITORIAL
On ne dira jamais assez que l'existence des Cahiers du Baugeois
ne repose vraiment que sur deux piliers-. les lecteurs, dont la
fidélité est d'une constance qui continue de nous surprendre...
et les auteurs qui constituent un vaste réseau fait de beaucoup
d'estîme mutuelle. La volonté des modestes "gestionnaires" que
nous sommes d'élargir sans cesse le cercle à tous ceux dont nous
apprenons qu'ils portent un intérêt à l'histoire du Baugeois,
fait le reste. De même, le fort désir des chercheurs que nous
sommes d'accéder aux fonds d'archives privées, avec toute la discrétion
nécessaire, ainsi que de repérer les études anciennes, inédites
et dont peu de personnes connaissent l'existence. Les contacts
se nouent aussi dans le sens inverse: des chercheurs nous contactent
de plus en plus et il n'est pas rare que la conversation nous
amène à un véritable échange de données.
Ainsi, le "réseau" nous permet-il d'accueillir deux contributions
de taille, dans ce Numéro 33. Jacques Michel a bien voulu nous
autoriser à publier un extrait des carnets inédits de son père,
alors le capitaine René Michel: ce collaborateur du Maréchal Foch,
qui fut professeur d'infanterie à Saumur, a couché sur le papier
un témoignage extraordinaire de ce que fut "l'enfer de Verdun".
Sur un tout autre sujet, nous sommes très heureux de bénéficier
de la collaboration de Daniel Christiaens, détenteur d'un très
intéressant fond d'archives sur la seigneurie de Montplacé. Ce
premier texte sera suivi, au gré des prochains numéros, de transcriptions
de titres extraits de cette collection. Montplacé fait partie
des seigneuries qui occupent une place privilégiée dans l'histoire
du Baugeois.
Fidèle à sa passion de l'histoire de notre terroir et continuant
de creuser son sillon dans la période riche et complexe du 19ème
siècle Jean-Claude Godot prolonge son interrogation sur le particularisme
baugeois, à propos de la Révolution de 1848. Il met ainsi le doigt
sur des éléments explicatifs qui semblent très en relation avec
ce qui continue d'être, aujourd'hui encore, une certaine spécificité.
Si Monplacé a une place particulière, c'est aussi le cas pour
Durtal. Disons-le, nous souhaiterions avoir d'avantage d'études
sur cette pièce essentielle du "puzzle" Baugeois. Heureusement,
Brigitte Villoutreix est là, pour nous faire découvrir un texte,
tiré lui aussi d'un fonds privé, et concernant les redevances
dues par les habitants de Montigné au fief de Durtal.
Nous avons à nouveau le plaisir de retrouver dans ces pages Richard
Ravalet qui continue d'explorer la riche source archivistique
du S.H.A.T de Vincennes. Il nous permet, cette fois-ci, de suivre
à travers l'Europe Gérard Alexandre Gérard de la Calvinière.
Le lecteur qui chercherait à pointer sur une carte la localisation
de chaque article de ce N' 33, s'apercevrait qu'en les lisant
l'un après l'autre il parcourt le Baugeois dans toutes ses composantes,
en poussant même jusqu'à Beaufort et Saumur.
Marc BERARDI